Le Lundi des Créateurs : Audrey Wyns (Les Millefeuilles)
Audrey est passionnée par la nature et tout ce qu'elle a à nous offrir. Elle cultive elle-même toutes les plantes qu'elle utilise pour réaliser les tisanes et les cosmétiques de sa marque Les Millefeuilles. Découvrez son univers et son approche particulière des plantes dans l'interview de ce lundi.
Bonjour Audrey ! Merci de répondre à cette interview. Peux-tu me parler un peu de la personne que tu es en dehors du travail ?
C’est pas évident… (Rires) Je suis Audrey, j’adore le contact avec la nature… J’adore voyager, prendre du temps pour moi et ça c’est quelque chose que j’ai compris cette année. Je suis quelqu’un de lent, dans ce que je fais, mais aussi silencieuse et calme la plupart du temps. Je dirais aussi que j’adore manger, rigoler et bien profiter de la vie !
Quelque chose qui me caractérise, c’est aussi mon amour pour l’apprentissage. Si je pouvais être à l’école toute ma vie, je le ferais ! (Rires) Lire des livres, me renseigner sur les choses, c’est très important pour moi.
Justement, en parlant d’école, peux-tu me parler de ton parcours scolaire et professionnel jusqu’à aujourd’hui ?
J’ai fait des études d’agronomie, pour travailler dans la protection de l’environnement. J’ai très vite débarqué, un peu sans m’en rendre compte, dans le monde de l’herboristerie. Je suis passée par la permaculture, et j’ai découvert tout ce qui avait attrait à la tisanerie. J’ai commencé par la culture de plantes médicinales et ensuite, j’ai bifurqué vers l’herboristerie et tout ce qui touchait au domaine des remèdes, de la compréhension du corps humain et de l’impact des plantes sur celui-ci.
Mon projet s’est développé et au début, il était vraiment centré sur les tisanes, puis j’ai commencé à distiller des hydrolats et à m’intéresser à la gemmothérapie, la médecine des bourgeons.
Après ça, j’ai commencé à donner des formations en herboristerie. J’ai aussi commencé à me consacrer à la création de cosmétiques, de soins pour la peau et le visage et ça vraiment été une passion car j’ai vraiment l’impression de créer des petites potions, c’est génial. J’ai créé ma gamme de soins, ce qui n’a pas été évident car ce n’est pas de tout repos au niveau de la législation. Ça a pris du temps et ça en prend encore énormément pour la création de nouveaux produits, qui est une activité qui m’occupe beaucoup en ce moment.
Actuellement, je me consacre à 100% à mon projet, je suis indépendante à titre principal et mon activité se divise en trois axes principaux : les tisanes, les cosmétiques et les formations que je donne. J’aime tellement le fait que mon travail m’emmène dans plein de directions différentes.
Depuis cette année, j’accorde beaucoup plus d’importance à tout ce qui est rituel, contact avec la nature, et l’appréhension des plantes avec une vision plus sensorielle. C’est ce que j’essaie de transmettre lors de mes formations, en plus des valeurs de sororité, des cercles de femmes qui sont très importantes pour moi. L’aspect humain a une part énorme dans ce que je fais.
"Ce que je voudrais enseigner aux gens c’est de sortir un peu de la zone de confort de leur connaissances des plantes et plutôt les considérer comme une médecine holistique qui permet de se reconnecter à soi-même."
Tu m’as dit que tu étais occupée à développer de nouveaux produits, tu as des actualités à partager ?
Je suis en pleine préparations, je vais bientôt sortir ce que j’appelle des élixirs, qui sont des sérums d’huiles de fleurs. Il y en aura trois. J’ai pris du retard par rapport à ça, je ne sais pas exactement quand ils sortiront.
Il y a aussi une crème de jour qui sortira début de l’année prochaine et un masque au miel qui est en préparation. En fait, tout est plus ou moins prêt mais je dois déclarer les recettes et ça ne dépend pas de moi mais de mes toxicologues.
Peux-tu me parler un peu du nom « Les Millefeuilles » et du design qui l’accompagne ? Il est assez simple et pourtant il englobe bien tous les aspects de ton travail.
Alors justement, la charte graphique va totalement changer ! J’ai repris tout le travail graphique moi-même et j’ai vécu pas mal de transformations cette année et je voulais vraiment que ça se reflète dans ma charte graphique. Elle sera beaucoup plus épurée, dans une gamme de transparent et de blanc.
Le nom « Les Millefeuilles », j’ai un peu galéré pour le trouver au début de mon activité et ce nom-là m’est apparu dans un rêve. J’ai tout de suite compris que je devais l’appeler comme ça. C’est très parlant car mon projet est diversifié, et « Les Millefeuilles » retranscrit bien cela.
Crédit photo : Audrey Wyns
D’un point de vue plus global, y a-t-il des choses dont tu te réjouis pour la fin de 2022 ou le début de 2023 ?
J’aimerais que les choses se calment un peu d’un point de vue économique. (Rires) J’ai pas envie d’en parler parce qu’on ne parle que de ça partout.
Je dirais que je me réjouis de continuer sur ma lancée. C’est la création de nouveaux produits qui me motivent ces derniers temps, mais aussi l’approche de l’hiver. C’est toujours un temps de repos que je prends pour moi. J’adore l’effervescence qu’il y a autour des fêtes, le fait que je fasse des marchés de Noël. C’est important pour moi d’aller à la rencontre des clients.
J’aime aussi la période de retombée de l’effervescence après les fêtes, la période de repos où je peux travailler au jardin car je cultive toutes mes plantes, c’est un sacré boulot. Au moins de janvier, j’ai un temps vraiment pour moi, où je peux me recentrer, penser aux projets qui vont suivre.
Sur le plus long terme, as-tu des rêves un peu fous ?
J’aimerais bien partir en Amérique du Sud pour aller à la rencontre des chamans, faire un voyage chamanique.
D’un point de vue plus professionnel, mon rêve un peu fou serait d’ouvrir une école d’herboristerie et un centre thérapeutique.
Mais mon plus grand rêve, parmi tous ceux que j’ai, serait d’avoir une vie paisible en communion avec la nature. Dans 10 ans, je me vois bien vivre dans la Comté avec les Hobbits !
Si tu pouvais dire quelque chose ou donner un conseil aux gens qui vont lire ton interview, tu leur dirais quoi ?
Je pense que travailler avec les plantes permet de se reconnecter à soi, à sa propre nature.
Ce que je voudrais enseigner aux gens, c’est de sortir un peu de la zone de confort de leur connaissance des plantes et plutôt les considérer comme une médecine holistique qui permet de se reconnecter à soi-même.
Avant de vouloir savoir quelle plante fait quoi, plutôt commencer par avoir une approche sensible aux plantes, prendre le temps d’avoir cette approche.
Je pense que globalement, prendre le temps pour soi, ralentir, trouver son propre rythme, c’est quelque chose de très important. C’est important pour moi, en tout cas.
Interview réalisée par Julia Blaimont
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