Le Lundi des Créateurs : Stany Herman (Brasserie Coopérative Liégeoise)

10 octobre 2022

Stany est un des membres fondateurs de la Brasserie Coopérative Liégeoise, qui produit des bières BIO à partir de matières premières locales. Il vous parle aujourd'hui de sa passion pour les valeurs de la brasserie et de sa fierté pour l'équipe dont il fait partie !

Bonjour Stany ! Merci de faire cette petite interview ! Peux-tu me parler de toi en dehors de ton travail ?

Je suis Stany, je suis liégeois. Même si j’ai passé toute mon enfance à l’étranger, je vis depuis une trentaine d’années à Liège. J’ai fait ma scolarité à Liège et j’y travaille, j’y ai même eu mon studio. Je suis donc un liégeois et fier de l’être !

Peux-tu me parler de ton parcours professionnel jusqu’à aujourd’hui ?

Alors... J’ai débuté par des humanités artistiques que j’ai prolongées par des études supérieures artistiques. Pendant 5 ans, j’ai testé 3 sections de Saint-Luc pour arriver à la conclusion que je ferais mieux de commencer à travailler plutôt que de rester sur les bancs de l’école ! Ca ne me réussissait pas trop.

En 2005, je me suis lancé comme illustrateur freelance, puis je me suis formé en graphisme et j’ai ajouté cette compétence à mon travail de freelance. Je me suis aussi formé en Web et j’ai travaillé comme ça pendant 10-15 ans.

Pour finir, j’ai croisé le projet de la Brasserie Coopérative Liégeoise, qui en était encore à sa genèse. Je connaissais les membres fondateurs, qui m’ont demandé de les rejoindre. Au départ, je leur ai dit que je n’avais pas le temps et que je ne comptais pas trop m’investir, mais que je voulais bien être là de temps en temps.

Très vite ça a débordé sur le reste et je me suis vite retrouvé fort impliqué. Quand il a fallu prendre des responsabilités, je l’ai fait et quand il a fallu dégager encore plus de temps, et bien je me suis investi encore plus !

Finalement je cumulais les deux activités, le graphisme et la brasserie et il a donc fallu faire un choix. Faire les deux correctement ça devenait impossible. Mon choix s’est porté sur la bière ! (Rires) Ou en tout cas, sur un projet qui me paraissait essentiel, qui valorisait l’agriculture locale, qui repensait notre manière de consommer, notre économie… Pour moi, ce sont des valeurs très importantes.

Ma compagne, qui s’était lancée quelques années auparavant dans l’alimentation avec les pâtes des Goffard Sisters, avait vraiment insufflé ça en moi. Ça avait du sens et c’est ça que je voulais.

Donc c’est le projet en lui-même qui t’a poussé à te consacrer à 100% à la Brasserie ?

Oui, tout à fait. C’est vraiment le projet, plus que la bière. Si on m’avait proposé le même projet avec des carottes, j’aurais accroché tout autant. La bière, c’était juste la cerise sur le gâteau ! (Rires) L’idée de créer quelque chose à plusieurs, d’avoir une coopérative citoyenne, de vouloir changer les choses à notre échelle, c’est ça qui m’animait et qui m’anime toujours.

Les locaux de la Brasserie Coopérative Liégeoise. Crédit photo : Brasserie Coopérative Liégeoise.

Est-ce que vous avez des actualités à partager ?

On en a plein ! On a récolté le houblon début septembre, un peu plus tôt que prévu. On s’est occupé de la houblonnière pendant 9 mois, donc c’était une grande étape ! C’était un moment très fort où on a vu l’aboutissement d’un travail de plusieurs mois.

Ensuite, on a obtenu une médaille pour la Badjawe Brune, ce qui est très chouette. On en avait reçu une pour la Badjawe Festive, qui célébrait nos 5 ans ! On avait également reçu une médaille qui récompensait la fabrication de la Badjawe Blonde à partir de matières premières locales. On a été élus meilleure bière de Wallonie en utilisant des matières premières locales, c’est une grande fierté pour nous. Ça met en valeur le travail que l’on fait. On ne court pas après les médailles, mais c’est très gai de voir que ce qu’on fabrique est reconnu pour sa qualité. Ça permet de médiatiser aussi les efforts qu’il y a derrière nos bières, leur fabrication et leur origine.

Enfin, cette période de fin d’année est assez intense pour nous, on sera présents sur plusieurs festivités, et on collabore notamment avec Wattitude pour les coffrets de fin d’année. On ne va pas s’ennuyer !

Qu’est-ce qui te réjouit pour le début de 2023 ?

Je me réjouis qu’on soit une équipe soudée, qu’on ait atteint un niveau de qualité dans notre projet et qu’on veuille toujours aller plus loin dans le respect de nos valeurs. On essaie toujours de s’améliorer. Je me réjouis qu’on continue à faire de plus en plus local. Notre équipe et le soutien de nos coopérateurs nous portent vraiment.

Je me réjouis, mais je suis aussi un peu inquiet, de voir comment va avancer le monde autour de nous. Il y a des choses géniales qui sont en chemin, mais aussi pas mal de choses qui portent à s’interroger et à douter, autant d’un point de vue de notre projet que d’un point de vue plus global vis-à-vis de la société.

Vous avez des rêves un peu fous pour la Brasserie, même sur du plus long terme ?

Le rêve, ce serait qu’on continue de démontrer qu’il est possible de fabriquer d’excellents produits à partir de matières premières locales. J’espère que ça fera des petits, que d’autres se rendront compte que c’est faisable, même si c’est très difficile. J’espère que dans 10-20 ans la Brasserie pourra fédérer d’autres projets autour d’elle et créer des synergies avec d’autres acteurs dans l’alimentation, les services, …

Un tissu économique peut être respectueux à la fois des Hommes et de l’environnement. Notre rêve serait que plus de gens s’en rendent compte, pour rendre facile dans quelques années ce qui est difficile maintenant.

Si tu pouvais dire quelque chose aux gens qui sont en train de lire ton interview, tu leur dirais quoi ?

Vivez votre passion et entourez-vous ! Je crois qu’il ne faut rien lâcher quand on a déjà ces deux éléments.

Interview réalisée par Julia Blaimont