Le Lundi des Créateurs : Stéphanie Jonet (Coud-ci Coud-ça)

Stéphanie a touché à plein de choses avant de trouver une activité dans laquelle elle s'épanouissait : la couture ! Aujourd'hui à la tête de la marque Coud-ci Coud-ça, elle crée des vêtements et accessoires pour enfants. Laissez-la se présenter et vous parler de son métier...

Bonjour Stéphanie ! Pouvez-vous me parler de vous sans évoquer votre métier ?

Je suis maman de trois enfants, j’ai 40 ans, et j’aime le contact avec les gens. J’aime aussi créer, associer des coloris, chiner…

J’aime faire plaisir aux gens, et mon activité me permet de faire ça en plus d’être proche de ma famille, puisque mon atelier est à mon domicile !

Pouvez-vous m’expliquer votre parcours professionnel jusqu’à aujourd’hui ?

Alors je pense qu’on en a pour une heure ou deux si je dois expliquer tout ! (Rires)

J’ai touché à beaucoup de choses! J’ai commencé par faire des études de puériculture mais je n’ai jamais réellement travaillé comme puéricultrice. Par contre, j’ai été vendeuse dans des magasins de puériculture (expérience qui vient de me permettre de décrocher un mi-temps dans un magasin de ce genre qui s’appelle « La Boîte à Doudous », situé pas loin de chez moi).

Ensuite, j’ai travaillé pour un artisan chocolatier et dans une sandwicherie.  Et puis j'ai repris des études d’assistante en pharmacie, métier que j'ai exercé pendant 17 ans.

Durant un burn-out, j’ai débuté une activité de couture en autodidacte... et c’est ainsi que Coud-ci Coud-ça est né !

"Derrière ces quelques euros en plus, il y a la qualité et l’unique, le travail d’une personne. Si on m’achète un ensemble, on contribue à me faire vivre, à faire vivre ma famille, mais aussi les gens qui ont dessiné et fabriqué le tissu que j’ai utilisé."

Justement, qu’est-ce qui vous a inspiré à commencer la couture ?

J’étais une grande fan de foulards et étant en arrêt de travail, mon mari m’a offert une machine à coudre afin de réaliser mes propres foulards. J’ai commencé par ça mais j’en ai eu vite marre alors j’ai testé le zéro-déchet et ça a démarré comme ça.

Ma maman trouve ça très drôle, d’ailleurs. Ma grand-mère était couturière, mais moi je ne savais même pas coudre un bouton il y a 3 ans et demi. Si on m’avait dit que j’allais avoir cette activité il y a 4 ans, j’aurais ri aussi !

Avez-vous des actualités liées à votre marque, des nouveautés qui arrivent ?

Je suis en train de coudre la nouvelle collection d’automne, et je me lance dans de nouvelles pièces. Avant, je m’arrêtais aux sarouels, aux attache-tétines, etc. Je développe un peu la gamme avec des gilets, des t-shirts aussi.

Et j’ai décidé de me concentrer vraiment sur les vêtements pour bébés, plutôt que sur les accessoires, qui sont très nombreux sur le marché.

L'atelier de Coud-ci Coud-ça. Crédit photo : Stéphanie Jonet.

On arrive déjà dans les derniers mois de 2022, y a-t-il des choses qui vous réjouissent pour cette fin d’année ?

J'ai retrouvé un équilibre. J’étais très angoissée d’être indépendante complète et le fait d’avoir retrouvé un mi-temps me permet de voir à nouveau mon activité comme une source de créativité et de bien-être. Ça commençait à être une véritable source d’angoisse. Je me réjouis donc que ça ne soit plus le cas !

Je me réjouis aussi des collaborations qui arrivent. J’arrive à retrouver une structure et à reprendre pied. J’espère que l’année se finira sur la même lancée !

Est-ce qu’il y a des rêves un peu fous que vous avez pour Coud-ci Coud-ça ?

Pourquoi pas développer la marque, pas de manière industrielle, mais plus en collaborant avec d’autres créateurs ? J’adore travailler avec d’autres artisans, les mettre en valeur grâce à mon travail.

Donc si j’avais un rêve, ce serait de pouvoir travailler avec d’autres couturières pour développer la gamme de vêtements, même si, j'avoue, j’aime être la seule à décider de la ligne des collections.

C’est quoi votre étape préférée de la création ?

J’en reviens à l’association de couleurs, à la découverte de nouveaux tissus. Quand je vois un tissu, je crée déjà dans ma tête, je sais déjà avec quoi je vais l’associer. Quand je couds les premières pièces, c’est tellement gratifiant de les voir sortir du tissu, s’assembler… J’adore ça !

Un autre étape que j’aime beaucoup, c’est la vente : voir la réaction des gens, les photos des vêtements portés par des petits-bouts, quel plaisir ! C’est le seul métier que j’aie fait qui soit autant gratifiant, c’est génial!

Si vous pouviez donner un conseil aux gens qui vont lire votre interview, vous leur diriez quoi ?

Au vu de la situation compliquée qu’on vit tous, il ne faut surtout pas fuir l’artisanat et les petits producteurs. Il faut se réconcilier avec les quelques euros en plus que ça nous coûte d’acheter chez eux plutôt qu’en grandes surfaces ou sur Internet.

Derrière ces quelques euros, il y a la qualité et la singularité, le travail d’une personne. Si on m’achète un ensemble, on contribue à me faire vivre, à faire vivre ma famille, mais aussi les gens qui ont dessiné et fabriqué le tissu que j’ai utilisé.

Acheter chez un artisan, c’est avoir le gage d’un suivi, d’une bonne connaissance des produits et en général, d’un service après-vente au top, s’il y a un souci !

J’aimerais qu’on puisse retrouver un vrai échange avec les clients, je prône le local et j’espère que plus de gens vont s’y sensibiliser.

Interview réalisée par Julia Blaimont

Les créations de Coud-ci Coud-ça

Sarouel fleurs automne

    Bandana Avion

   T-shirt manches courtes robots 6-9 mois

   Bandana fleurs liberty orange