Le Lundi des Créateurs : Nathalie Majerus (Suzon)
En 2019, Nathalie Majerus a créé la marque de vêtements et accessoires Suzon, inspirée par les tissus de créateurs japonais et leurs coupes uniques en leur genre. Découvrez son univers zen et coloré !
Bonjour Nathalie, merci de répondre à mes questions ! Pouvez-vous me parler de vous, sans évoquer la partie professionnelle ?
Alors… Je vais essayer, mais ce n’est pas toujours évident. Je suis quelqu’un d’hypersensible, j’ai deux grands enfants de 33 ans, j’aime beaucoup être entourée des miens… J’ai un esprit de famille très développé, j’aime aussi voyager et me ressourcer dans la nature. Voilà, je crois que ça me définit assez bien !
Pouvez-vous me parler en détails de votre parcours scolaire et professionnel ?
J’ai fait des études de coiffure, mais je n’ai pas du tout travaillé dans ce domaine. Ensuite, j’ai eu mes enfants, des jumeaux, assez rapidement. Avec leur papa, on a décidé que ça serait plus simple si je restais à la maison, car j’avais envie de m’impliquer à temps plein dans leur éducation. Si je n’avais eu qu’un seul bébé à la fois, la question ne se serait peut-être pas posée comme ça.
J’ai fait ça jusqu’à leur 6 ans, ensuite j’ai été vendeuse responsable dans des boutiques de vêtements. J’ai travaillé dans quelques endroits différents car certaines boutiques fermaient, il y avait beaucoup de faillites.
À 40 ans, j’ai repris des études de photographies à Saint-Luc. Grâce à ça, j’ai rencontré une dame, créatrice, qui avait besoin de photos pour sa nouvelle collection. On a sympathisé et je lui a demandé si elle n’avait pas besoin d’une personne en plus dans son équipe. Elle a aimé l’idée et j’ai travaillé 6 ans avec elle.
Après qu’elle soit tombée malade, je me suis retrouvée sans emploi. C’était donc à l’époque du premier confinement et pour me rendre utile, j’ai commencé à fabriquer des masques en tissus. Je pense que j’en ai fait pas loin de 2000 ! (Rires) Après, j’ai commencé à faire des sacs, des petits accessoires, des blouses…
J’ai vu que ça plaisait et j’ai commencé à faire venir du tissu du Japon, qui est un pays que j’aime beaucoup. Je me suis lancée dans l’aventure « Suzon » il y a maintenant 3 ans, et je m’y épanouis beaucoup.
"Souvent, on me dit que mes créations ne reflètent pas fort l’esprit japonais, c’est parce que je sors des imprimés japonais « classiques ». J’aime m’inspirer des créateurs pour en ressortir quelque chose de différent."
Vous venez de parler des tissus du Japon, c’est ça votre première inspiration ?
Oui, c’est clairement le Japon l’inspiration première. J’y suis allée en 2018 pendant 1 mois. Ça a vraiment confirmé que ce pays me correspond, tant au niveau de leur univers de la mode, mais aussi de la philosophie de zénitude qui y règne.
Je suis très inspirée par les tissus de chez Kokka, les Nani Iro. La créatrice a des tissus avec beaucoup de poésie. Souvent, on me dit que mes créations ne reflètent pas fort l’esprit japonais, c’est parce que je sors des imprimés japonais « classiques ». J’aime m’inspirer des créateurs pour en ressortir quelque chose de différent.
J’aime les vêtements minimalistes mais qui ont du caractère une fois qu’ils sont portés. Je trouve que c’était un style qu’on ne trouvait pas facilement, c’est aussi ça qui m’a inspiré à créer mes propres pièces et à les proposer à ceux qui s’y retrouvent également.
Dans les coulisses de l'atelier de Suzon. Crédit photo : Nathalie Majerus.
Est-ce que Suzon a des actualités, des choses sur le feu en ce moment ?
Pour l’instant, Suzon a un shop à la fin de l’expo « I Love Japan » à la Gare de Liège-Guillemins (l’expo est prolongée jusqu’au 8 janvier 2023, NDLR). Je pense que c’est une super opportunité.
Je suis aussi en train de travailler sur un site de vente en ligne. Sachant que Suzon, ça ne sera jamais 10 pièces les mêmes, c’est chaque fois de petites quantités, deux ou trois pièces d’un même modèle.
Je suis aussi à la recherche de nouveaux points de vente et de nouveaux collaborateurs, j’essaie d’ouvrir un peu mes horizons.
Nous sommes déjà au mois de septembre, y a-t-il des choses dont vous vous réjouissez pour la fin de l’année ?
Je suis dans une période assez calme de ma vie, je ne vois pas grand-chose au niveau professionnel… Par contre, sur un plan personnel, mon fils et son compagnon sont dans le grand projet d’avoir un enfant, et donc on croise les doigts pour que ça aboutisse avant la fin de l’année !
Est-ce que vous avez des rêves un peu fou pour Suzon ?
Mon rêve serait d’avoir mon petit atelier, où je pourrais ouvrir la porte à mes clients et avoir un échange avec eux, qu’ils voient vraiment toutes les étapes entre la création et la vente, ce que Suzon est profondément.
Avoir un endroit comme ça me permettrait de développer mon univers encore plus et de le partager avec mes clients. Je pense que c’est vraiment un rêve, car c’est assez compliqué, surtout en ce moment dans notre chère ville de Liège. (Rires)
Si vous pouviez dire quelque chose aux gens qui vont lire votre interview, que leur diriez-vous ?
Il y a une citation d’un philosophe chinois, Confucius, que j’aime beaucoup. Il dit « choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie ». Je leur dirais d’essayer de suivre cette citation le plus possible, même si ce n’est qu’en partie, car ils seront beaucoup plus heureux.
Interview réalisée par Julia Blaimont