Le Lundi des Partenaires : Le Micro Festival
Le 6, 7 et 8 août prochain, le Micro Festival aura lieu à Liège pour la 12ème fois ! Aujourd'hui nous recevons J-F, Yannick et Raph, qui nous parlent de l'inspiration derrière le Micro, mais aussi de l'avenir et du public fidèle de ce festival pas comme les autres...
Bonjour à tous les trois et merci d’être venu répondre à mes questions aujourd’hui ! Pouvez-vous vous présenter ?
J-F : Alors, moi je suis passionné de musique depuis longtemps, du coup j’ai décidé d’être actif dans ce milieu, d’abord via Jaune Orange, puis via le Micro Festival et le KulturA. À côté de ça, j’aime la bière, les concerts… (Rires) J’aime aussi les balades dans les bois.
Yannick : Ma première passion, c’est aussi la musique, et c’est pour ça que je travaille là-dedans. Sinon, j’adore le cinéma et j’adore le cyclisme ! Mais si je ne travaillais pas dans la musique, je pense que j’aurais adoré bosser dans le cinéma.
Raph : Moi, je suis un peu un margoulin de la culture. Ce qui m’intéresse, c’est le lien humain, l’amour à différentes échelles. (Rires)
Quelle a été l’inspiration derrière le Micro Festival, qu’est-ce qui a fait que vous vous êtes retrouvés à créer cet événement ?
J-F : J’ai lancé le Micro avec d’autres personnes de Jaune Orange en 2010. Yannick était stagiaire chez nous et Raph était notre premier vidéaste. C’était le moment où s’est dit que faire un festival, c’était un petit rêve. Et on voulait le faire un peu autrement que ce qu’on connaissait déjà. On voulait retourner à l’essentiel, avoir moins d’artistes et permettre aux gens d’avoir le temps de se poser, de papoter…
On a été inspiré par un festival allemand qui s’appelle le Haldern Pop Festival. Quand on l’a découvert, il existait depuis plus de 20 ans et il était resté « petit ». Et on s’est dit « pourquoi toujours vouloir voir les choses en grand ? » En 12 ans, le Micro Festival a évolué, évidemment. Mais l’idée de base, c’était vraiment de faire quelque chose qui était dans un esprit de retour à l’essentiel.
"C’est super chouette d’avoir des gens qui viennent pour suivre la programmation, mais c’est tout aussi chouette de savoir que beaucoup de personnes viennent pour passer un bon moment entre amis et découvrir des artistes émergents."
Comment le festival a-t-il évolué en 12 ans ?
Y. : En fait, le festival a surtout évolué grâce à son public, surtout les dernières années. Le Festival a aussi évolué en fonction des contraintes qui nous ont été imposées : des chantiers sur le site, notamment. On a dû repenser et réinventer le festival au fil des années. On est très content de ce qu’il est devenu aujourd’hui.
J-F : Outre l’aspect convivial, on a toujours la volonté d’être dans la découverte et le défrichage. On a vraiment à cœur de programmer des artistes ayant des moyens limités, mais qui sont également des performances qui ne laissent pas indifférent, qu’on aime ou qu’on aime pas.
En 2019, ça a été très compliqué d’organiser le Micro, mais en surmontant la contrainte, on est parvenu à donner une nouvelle dimension au festival. En ayant notre espace historique réduit, on a eu l’occasion de s’’étendre sur un autre espace et créer une nouvelle scène. L’esprit est resté le même, mais l’expérience était différente de ce qu’on avait déjà pu proposer.
R. : Je dirais pas « différente », réellement, je trouve que c’est plus une expansion. J’étais là depuis le début, un peu par hasard, puisque j’avais réalisé le premier teaser. Je me suis ensuite lié d’amitié avec les organisateurs. Ce festival a fait percoler en moi plein de valeurs que je n’avais pas forcément avant. L’idée d’un petit festival, je n’y avais jamais pensé avant le Micro. Maintenant, ça me parait être une évidence.
Du coup, j’ai voulu apporter des choses qui pouvaient encore l’améliorer. Je comprenais que c’était un festival de niche, qui n’était pas forcément ma niche. Avec l’édition 2019, on a su amener d’autres niches au Micro. Aujourd’hui, cette multitude de facettes musicales fait aussi partie de son ADN. C’est un peu devenu un hub à niches. (Rires)
Ça fait quelques années que Wattitude et le Micro Festival sont partenaires. Pourquoi avoir choisi notre magasin pour collaborer ?
J-F : D’office, le côté « local » et « DIY », le fait d’essayer de faire un maximum avec les moyens qui sont à notre disposition et une relative indépendance, ce sont des liens que Wattitude et le Micro ont en commun.
R. : Et un amour du travail bien fait, aussi.
Y. : Un truc fort dans le Micro, qui est similaire aussi chez Wattitude, c’est qu’on travaille avec plein de collectifs et d’acteurs locaux, qu’on essaie vraiment de mettre en valeur leur travail.
J-F: On essaie de proposer une alternative à Liège, et il y a de quoi faire.
Le Micro Festival en 2021. Crédit photo : le Micro Festival.
Comment imaginez-vous le futur du Micro Festival ?
J-F : En fait, c’est marrant, car chaque année on retravaille plus ou moins le même tableau, et on ne sait pas jusqu’à quand on aura envie de continuer. On aimerait que quoi qu’il arrive, que ça soit avec nous ou sans nous, que le festival se perpétue. Pour l’instant, on a toujours l’envie et l’énergie de continuer. Ce qui est magique avec un festival, c’est que c’est à la fois beaucoup et rien : beaucoup de préparation mais tout se joue en très peu de temps.
On commence à avoir d’autres impératifs financiers et c’est compliqué de garder un pied dans le côté amateur tout en continuant de travailler dans de bonnes conditions. On doit pouvoir être en mesure de financer toute cette énergie qui est déployée en amont et en aval de l’événement. Mais ce côté financier n’est présent que pour que le projet puisse se maintenir, on ne fait pas le projet pour gagner de l’argent.
On reste dans une logique saine, mais c’était forcément plus simple la première année. (Rires) Tant qu’autour de nous, il y aura l’énergie pour continuer, on le fera.
Plus concrètement, comment se passe le Micro festival ?
Y. : C’est assez classique, il y a 2 scènes de groupe live où défile une programmation musicale. On essaye vraiment de faire en sorte que le lieu soit convivial et qu’on ait envie d’y rester. Au fond, on ne sait jamais vraiment comment ça va se passer, car c’est le public qui gravite autour des différents lieux : il peut écouter de la musique, faire la fête, danser, mais aussi boire et manger, et rester assis…
Ce sont les festivaliers qui décident de comment le weekend se passe. Nous, on essaie de proposer une programmation et des activités qui peuvent plaire à tout le monde, et on commence à connaitre notre public, donc ça devient plus facile.
J-F : On a aussi conscience que c’est un moment où beaucoup de liégeois se retrouvent, qu’ils viennent pour être ensemble et découvrir de nouvelles choses. C’est super chouette d’avoir des gens qui viennent pour suivre la programmation, mais c’est tout aussi chouette de savoir que beaucoup de personnes viennent pour passer un bon moment entre amis et découvrir des artistes émergents.
Si vous pouviez donner un conseil aux gens qui vont lire cette interview, que leur diriez-vous ?
R. : Ouvrez vos chakras… (Rires)
J-F : Oui, venez ça va être bien ! Chakras ouverts ou pas. (Rires)
Y. : Il faut qu’ils sachent que ce festival, c’est eux qui le font. Les festivaliers ont pris une partie du contrôle de cet événement il y a longtemps, sans eux, le Micro ne serait pas le Micro.
Interview réalisée par Julia Blaimont