Le Lundi des Créateurs : Erwan Morelle (Elysta)
Erwan Morelle et sa compagne, Maud Roegiers, ont démarré l'aventure Elysta en 2017. Ils créent du mobilier et des jeux en bois, dessinés par elle et fabriqués par lui, pour le plus grand bonheur des enfants et de leurs parents rêveurs...
Bonjour ! Merci de répondre à mes questions. Dans un premier temps, pouvez-vous vous présenter ?
Eh bien, je m’appelle Erwan et j’ai travaillé 10 ans dans le cinéma comme régisseur et puis, ma vie de famille se construisant petit à petit, je n’ai plus trop supporté la vie que je menais avec ses horaires impossibles, les déplacements fréquents en semaine… J’étais tout le temps absent et donc j’ai arrêté. C’était une super expérience mais j’avais fait le tour de la question.
J’ai commencé à travailler dans le bâtiment en construisant ma maison et ça m’a plu. J’ai commencé à travailler avec mon beau-frère puis avec des amis.
Ensuite, j’ai eu un accident de ski qui m’a arrêté pendant 6 mois, je ne pouvais plus soulever de charges lourdes. L’idée d’Elysta avait déjà commencé à germer à cette époque.
Notre fille nous avait demandé un lit « nuage », qu’on avait fait et suspendu au plafond de sa chambre. C’était un véritable nuage qui flottait ! Moi, je me tournais de plus en plus vers le bois, alors j’ai décidé de créer Elysta avec Maud, ma compagne, pour développer cette activité qu’on trouvait chouette.
"Elysta, on a toujours voulu que ça soit une marque qui propose du mobilier digne de celui de nos grands-parents en terme de solidité : on peut le monter et le démonter sans avoir peur de le casser ou de l’user."
Le lit nuage de votre file, c’est votre compagne Maud qui l’avait dessiné ?
La première fois, on avait fait un petit lit inspiré Montessori en secret dans le garage pour une Saint-Nicolas. Maud l’avait dessiné et je l’avais fabriqué.
Après, quand notre fille a grandi, elle a voulu le lit nuage. Elysta est né comme ça, petit à petit, à partir de meubles qu’on avait réalisé pour notre fille.
Pendant les 6 mois qui ont suivi mon accident de ski, j’en ai profité pour développer Elysta et on a commencé en mars 2017 au salon Babyboom à Bruxelles, où on a exposé nos produits pour la première fois.
À quoi réfléchissez-vous quand vous créez pour la marque ? Quelles sont vos inspirations ?
Elysta, on a toujours voulu que ça soit une marque qui propose du mobilier digne de celui de nos grands-parents en terme de solidité : on peut le monter et le démonter sans avoir peur de le casser ou de l’user.
On voulait allier la pérennité et le fun de l’univers de Maud, qui est illustratrice jeunesse. Un des premiers objets qu’on a créé, c’était un berceau suspendu en forme de plume, mais on en a jamais vendu aucun parce qu’il n’était pas du tout pratique.
Petit à petit, en fonction des lits qui fonctionnaient ou pas, on a créé de nouveaux modèles, puis on a eu des demandes pour du mobilier Montessori. Un jour, on nous a demandé une tour d’observation et c’est comme ça qu’on a eu l’idée de développer plusieurs modèles.
C’est souvent comme ça que l’on fonctionne : un client a une demande, et nous, on adapte nos créations et on les décline. Mais par exemple, l’Elypik, l’un des derniers produits que l’on a sorti, c’est un projet qu’on avait depuis très longtemps et qui est venu d’une de nos envies à nous.
On avait envie de faire un triangle de Pikler depuis longtemps, et on en a créé un qui est complètement différent de l’original, mais qui garde les mêmes caractéristiques et qui permet de faire plein de modules de jeux, de psychomotricité. Il fonctionne autant pour le privé que pour les crèches et les écoles.
À l'intérieur de l'atelier d'Elysta. Crédit photo : Elysta.
Vous avez déjà une gamme bien fournie, mais y a-t-il des choses sur lesquelles vous travaillez en ce moment, de nouveaux projets pour Elysta ?
On vient de lancer un miroir Montessori pour l’éveil des enfants, il est en train d’être mis au point.
Mais le gros projet, c’est la construction d’un nouvel atelier parce que pour l’instant, on est dans un vieux hangar, le toit fuit, on est à l’étroit… (Rires)
Là, ça fait 6 mois, 1 an qu’on bosse sur ce nouvel espace donc on est pas dans la création de nouveaux objets à 100%, plus dans l’adaptation et l’amélioration de ce qui existe déjà.
Et sur le plus long terme, où aimeriez-vous emmener Elysta ? Avez-vous des projets un peu fous ?
Ce qu’il y a, c’est qu’on a toujours plein d’idées dans les tiroirs. Depuis le début, j’aimerais faire du mobilier destiné à l’extérieur, par exemple.
Maintenant, avec le prix du bois pour l’instant, on est un peu dans une passe difficile. On est en en train d’investir dans un nouveau bâtiment et tous les éléments extérieurs de la vie, la guerre en Ukraine, la crise du Covid, nous ont beaucoup impacté.
Donc, pour le moment, c’est un peu compliqué de se projeter dans le futur plus lointain. Les gens sont très prudents, on est dans une période d’incertitude.
Si vous aviez une chose à dire aux gens qui vont lire votre interview, ça serait quoi ?
Je leur dirais de continuer à rêver, de rêver sa vie et ses projets.
Pour moi, Elysta, c’est un rêve. J’ai toujours eu l’âme d’un entrepreneur, l’envie de créer une entreprise, de gérer une équipe et des projets. C’est ce qu’on essaie de faire dans l’imaginaire qu’on apporte aux enfants grâce à nos meubles. On essaie de les inciter à créer un monde qui leur est propre.
Et en parlant de ça, on a aussi un nouveau projet qui va pouvoir être mis au point grâce à une aide de la Région wallonne et de la société St'art, qui est une aide gouvernementale pour aider les entreprises à développer des projets culturels.
Le projet, c’est de développer des histoires autour de chacun de nos personnages. Par exemple, la tour d’observation girafe. Chaque personnage aurait un livre illustré par Maud et écrit par Agnès de Lestrade. On a vraiment envie de développer l’imaginaire autour de nos produits pour que les enfants puissent s’y raccrocher.
Dès septembre, chaque meuble aura sa petite histoire et les clients la recevront avec leur commande.
Alors, voilà je leur dirais de continuer à rêver comme les enfants rêvent !
Interview réalisée par Julia Blaimont
Les créations d'Elysta
Tour d'observation Montessori Pingouin