Le Lundi des Créateurs : La Biscuiterie Namuroise

La Biscuiterie Namuroise est une biscuiterie artisanale née en 2019 mais qui tient ses recettes de 1908 !

Bonjour ! Merci beaucoup de répondre à mes questions aujourd’hui. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Paul, j’ai 33 ans et j’ai fait un parcours de consultance en business développement avant de lancer la Biscuiterie. Je suis namurois pure souche, je suis marié, j’ai deux passions : le hockey et le tennis… Voilà ça me paraît pas mal !

En effet ! Vous avez évoqué votre parcours avant la création de la Biscuiterie Namuroise, pouvez-vous m’en parler plus en détails ?

J’ai commencé à travailler comme merchandiser dans une brasserie pendant trois mois seulement, c’était un contrat de remplacement et ensuite j’ai travaillé sept ans dans une société de consultance à Anvers. C’était de la consultance en business développement, on aidait des sociétés qui voulaient croitre réellement, à trouver le bon chemin et à se diriger vers les marchés qui étaient les plus appropriés.

C’est assez différent de votre travail à la Biscuiterie !

Entre temps, avant la Biscuiterie, j’ai lancé ma propre société de développement et je suis devenu professeur de marketing et d’entreprenariat en Haute École.

"Je me suis rendu compte de l'émotion qu'on arrivait à procurer via "juste" un biscuit et de la différence que ça pouvait faire."

Comment le projet de la Biscuiterie Namuroise est né ? Quel a été l’élément déclencheur ?

Du jour au lendemain, j’ai décidé d’arrêter de travailler pour la société qui m’engageait car je ne m’y retrouvais plus. Il n’y a eu que des momentums par la suite. Mon associé, Laurent, avait déjà des boulangeries à Namur et il voulait lancer un projet centré sur le biscuit, car ça fonctionnait très bien dans ses boulangeries. Au moment où j’ai démissionné, nos chemins se sont croisés et on s’est dit qu’on allait essayer ensemble.

De prime abord, je n’étais pas trop chaud pour les biscuits, je trouvais ça trop simple par rapport à mon passé où j’étais beaucoup dans les biotechnologies, le domaine pharmaceutique et I.T. Je ne voyais pas trop comment on allait faire une différence sur le marché avec juste un biscuit. Malgré mes doutes, on s’est dit qu’on allait essayer et en essayant, on s’est rendu compte - enfin, surtout moi – de l’émotion qu’on arrivait à procurer via « juste » un biscuit et de la différence que ça pouvait faire.

La valeur ajoutée des biscuits de l’arrière-grand-père de Laurent et des recettes qu’on a vaut beaucoup et de fil en aiguille, quelques mois après ces tests, on a créé la Biscuiterie Namuroise en décembre 2019.

La préparation des Moques. Crédit photo : La Biscuiterie Namuroise

Y a-t-il des actualités liées à vos biscuits dont vous avez envie de parler ?

Oui, on lance un nouveau biscuit après Pâques. Il s’appelle le « Boudeur » et en fait, on relance le boudoir artisanal car c’est un biscuit qui n’est quasiment plus que industriel. On a trouvé une ancienne recette qui le met bien en valeur.

On lance aussi une gamme salée pour l’été, mais de vrais biscuits, je tiens à le préciser. Aujourd’hui, on voit beaucoup des « biscuits » salés qui sont en réalité des crackers.

Ça se sont les deux gros projets qui sont actuellement en lancement chez nous, mais on est également en train de s’agrandir. On va déménager dans de nouveaux locaux afin d’agrandir la partie opérationnelle.

Ah oui, il y a aussi le lancement du projet annexe : une plateforme digitale qui va permettre à chacun de faire faire des biscuits personnalisés. Que ça soit pour un enterrement de vie de jeune fille, une baby shower, un mariage, un anniversaire… vous pourrez customiser un petit beurre ou un biscuit glacé. On va pouvoir reproduire un logo, un texte, une image, une forme, pour tout évènement.

On a une énorme demande et il faut y faire face et la plupart des gens ne sont même pas au courant qu’on peut faire ça. C’est dommage, avec le savoir-faire qu’on a et qui n’existe pas sur le marché, sauf bien-sûr chez la boulangère du coin, mais elle ne va pas faire 700 biscuits personnalisés tous les jours, alors que nous on peut le faire. On en fait même des milliers ! (Rires)

Voilà tout ce qu’il y a sur le feu chez nous en ce moment, c’est déjà pas mal. (Rires)

Dans un futur plus lointain, y a-t-il des choses que vous aimeriez réaliser, des rêves un peu fous ?

Il y a certains marchés auxquels on a pas accès, hors-Europe. C’est sûr que voir nos biscuits à New-York ou en Asie, ça serait un peu un rêve inavoué pour le moment mais ce sont des idées qu’on trouve assez marrantes.

Le rêve réalisable, c’est de créer quelque chose qui pourra être transmis plus tard et qui laisse une empreinte sur le marché. On y est pas encore, mais quand on voit Dandoy, qui est là depuis plus de 100 ans, on aimerait que la Biscuiterie Namuroise fasse la même chose et qu’on dise « ah, ces deux gars-là ils ont créé ça et ça marche toujours ». Je ne sais pas si ça sera toujours familial à ce moment-là, on ne sera pas là pour le voir, mais ça serait vraiment chouette. (Rires)

Clairement, la réelle ambition, c’est celle d’être la première biscuiterie artisanale belge. Et on y sera.

Je vous le souhaite ! Ma dernière question est celle-ci : si vous pouviez dire quelque chose aux gens qui vont vous lire, ça serait quoi ?

J’ai envie de leur parler de quelque chose pour lequel je me bats, et qui se répercute donc dans la Biscuiterie : les choses simples sont toujours accessibles et c’est important qu’on se reconnecte aux vraies valeurs qui sont celles de l’être humain, en tout cas d’après mon avis.

Quand on fabrique quelque chose, c’est important de connaître l’origine de ses produits. Chez nous les choses sont faites de manière transparente, on n’utilise pas d’additifs, pas de conservateurs, on utilise des matières nobles donc on investit plus cher dans nos matières premières que nos concurrents. Les gens n’ont pas toujours cette information-là.

Il faut trouver un équilibre entre se connecter à des points de vente physiques et digitaux. Par exemple, chez Wattitude, vous faites les deux. Mais juste être rattaché à des points de vente en ligne, c’est impossible. Il faut pouvoir raconter une vraie histoire, pas juste du « bullshit « pour faire de l’argent.

On a adopté un parti pris qui est de ne pas vendre les mêmes produits en ligne que ceux qu’on retrouve dans nos points de vente physique car on n’a pas envie de manquer de respect aux commerçants avec lesquels on travaille. Tous nos concurrents vendent sur leurs propres sites ce qu’ils vendent chez leurs partenaires, mais les clients n’en sont peut-être pas conscients.

Est-ce que nous, on perd de l’argent en faisant ce choix ? Certainement, mais est-ce qu’on se respecte plus ? Oui, c’est certain.

C’est un choix stratégique comme un autre. Il y a aussi quelque chose d’important, c’est qu’avec mon associé on s’est dit qu’on ne s’industrialiserai jamais. On ne voudra jamais dénaturer le produit au profit d’une machine.

Interview réalisée par Julia Blaimont

Les créations de la Biscuiterie Namuroise

Biscuits Palais Namurois

Biscuits Moques natures

Biscuits Moques chocolat

Biscuits Les Marquises